Coronavirus - Montoir-de-Bretagne : FO Airbus, la sécurité avant la production

Rédigé le 25/03/2020

150 volontaires ont repris, lundi, le chemin de l'Usine Airbus sur demande de la direction. Le syndicat FO ne comprend pas : "On n'est pas une entreprise vitale".



À Montoir, le syndicat conteste la reprise partielle du travail alors que le pic de pandémie est imminent.

860 avions à livrer d’ici fin 2020 pour Airbus. Après un arrêt complet, la production a partiellement repris lundi, ce qui met en colère FO, premier syndicat de l’entreprise. « Les professionnels de santé disent de rester confinés, sauf si on est une entreprise vitale, rappelle Frédérick David, élu du personnel. Airbus produit de la nourriture ? De l’eau ? De l’électricité ? Non ! Alors, on arrête la production. »

Le syndicat est « conscient » que la filière aéronautique est fragilisée, mais estime aussi que «  prioriser la santé, c’est protéger notre entreprise et son avenir à moyen et long terme ».

Tandis que les 1 700 ingénieurs et cadres (cols blancs) travaillent de chez eux, près de 150 « cols-bleus » (sur 1 800) sont sur les chaînes depuis lundi. Tous volontaires. « Des cadres intermédiaires de l’entreprise cherchent à montrer qu’on peut redémarrer. Cela n’a aucun sens », reprend le syndicaliste.

À Montoir-de-Bretagne, on pré-assemble soixante-deux A320 chaque mois, dix A350 et sept A330. Selon le syndicat, certaines entités du groupe envisagent déjà, « de façon complètement anachronique, une montée en régime pour les semaines à venir ! ». Impensable, estime Frédérick David : « Ce qu’on veut en ce moment, ce sont des managers champions de la sécurité, pas sur des champions de la performance industrielle ! »