GIFAS - synthèse du 14 avril

Rédigé le 14/04/2020


INDUSTRIE

Impact de la pandémie sur l’industrie aéronautique : entretien avec Guillaume Faury 
 
Guillaume Faury, CEO d’Airbus, analyse, dans un entretien accordé au Figaro, les conséquences de la pandémie du coronavirus pour l’aéronautique mondiale. Il estime que la priorité est de sauver les compagnies aériennes, soulignant : «à court terme, la priorité des compagnies est de gérer la crise, en préservant leur trésorerie. Elles vont donc réduire leur sortie de cash vers les constructeurs... elles prendront moins d’avions que prévu et décaleront l’entrée dans leur flotte de nouveaux appareils cette année. Pour Airbus, cela signifie une très forte réduction des livraisons, de l’activité générale et du chiffre d’affaires. Si cette situation perdurait en 2020 et en 2021, les conséquences seraient très lourdes. C’est ce que nous devons tous chercher à éviter». M. Faury fait observer qu’«Airbus a informé très vite ses partenaires des ajustements de production afin qu’ils s’adaptent aussi vite que possible. Nous avons mis en place une tour de contrôle afin de suivre en temps réel l’état de santé de nos sous-traitants. Airbus agit aussi, en liaison avec le GIFAS, en faisant jouer la solidarité de filière… nous allons aider nos fournisseurs. Mais il faudra aussi débloquer des financements et des aides bancaires et publiques pour les soutenir». Pour M. Faury, le rôle de l’Europe est crucial pour répondre à la crise : «un seul État ne peut rien. Il faut jouer collectif. C’est crucial pour une industrie mondiale comme l’aéronautique. Nous avons besoin d’une Europe unie, concertée et structurée», déclare-t-il. 
 
Le Figaro du 14 avril 
 
 
Face à la crise, Airbus mieux armé que Boeing 
 
Airbus est entré dans la crise avec un bilan solide et des liquidités de 30 milliards d’euros, souligne Le Figaro, qui rappelle que l’avionneur, contrairement à Boeing aux Etats-Unis, n’a pas demandé de soutien public direct. Plus solide commercialement que Boeing, Airbus a réalisé une bonne performance dans un environnement difficile au premier trimestre 2020, et dispose, avec 7 670 appareils en commande, d’une avance de 2 300 avions appareils par rapport à Boeing (5 351 exemplaires en commande), selon les chiffres du Figaro. D’après le quotidien, la famille A320neo et, en particulier, les A321LR et XLR, devraient représenter un atout d’Airbus au moment de la reprise, de même que l’A350, un appareil récent et à consommation en carburant réduite. 
 
Le Figaro du 14 avril 
 
 
Philippe Darmayan, président de l’UIMM, appelle à la reprise de l’activité 
 
Philippe Darmayan, président de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM), estime, dans une interview publiée dimanche dans Le Parisien, que l’industrie est dans une situation «extrêmement préoccupante» et que «le plan d'urgence ne suffira pas si l'arrêt de l'activité dure trop longtemps». «Nous savons comment faire tourner nos ateliers en toute sécurité et nous sommes prêts pour un redémarrage dans des conditions sanitaires irréprochables», insiste-t-il. 
 
Le Parisien du 12 avril 
 
 
Pour le président du Medef, il faut «tenter d'effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020» 
 
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, estime, dans une interview publiée samedi dans Le Figaro, qu’à l'issue de la crise liée à la pandémie du coronavirus, il faudra se poser la question «du temps de travail, des jours fériés et des congés payés» pour accompagner la reprise économique. «L'important, c'est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d'effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020», déclare-t-il. «C'est la création de richesses qui permettra d'augmenter l'assiette des impôts et donc les recettes, et ainsi de rembourser la dette accumulée pendant la crise», ajoute-t-il. «Ensuite, il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire», selon M. Roux de Bézieux. 
 
Le Figaro du 11 avril 
 
 
Reprise industrielle : focus sur la filière aéronautique 
 
L’Usine Nouvelle consacre une enquête à la reprise industrielle de la filière aéronautique française. Un point d’étape a été organisé avec Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, le 9 avril 2020, en audioconférence avec Eric Trappier, président du GIFAS et de Dassault Aviation, et avec les dirigeants d’Airbus, de Safran et de Thales, Guillaume Faury, Philippe Petitcolin et Patrice Caine, selon l’Usine Nouvelle. En Normandie, le cluster Normandie AeroEspace indique qu’en date du 7 avril, une grande majorité de ses entreprises affichait une activité soutenue : 64% déclaraient réaliser entre 70 et 95% de leur activité. L’Usine Nouvelle recueille également le témoignage de Mikel Charritton, directeur général de Lauak Aérostructures (Pyrénées-Atlantiques) : depuis la semaine du 6 avril, la société a pu acquérir des masques et équiper les opérateurs. «Aujourd’hui en fonction de nos différents sites, entre 50 et 80% de nos cols bleus ont répondu présents» se réjouit le dirigeant. «On a des commandes et nous livrons, On sait qu’il y aura un recalage par la suite. On s’adaptera», précise-t-il. 
 
L'Usine Nouvelle du 10 avril 
 
 
L'Etat encourage la formation des salariés au chômage partiel 
 
A compter de ce mardi, par simple demande auprès des Direccte (Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi), les entreprises peuvent se faire rembourser 100% des formations dispensées à leurs salariés en activité partielle, via un assouplissement des critères du Fonds National de l'Emploi. Toute personne en activité partielle peut désormais bénéficier du FNE-formation, à l'exception des apprentis ou des adultes en contrats de professionnalisation, et pour tout type de formation, à l'exception de celles qui sont obligatoires. 
 
Les Echos du 14 avril 
 
 
Entreprises : «Plus le confinement se prolonge, plus le redémarrage sera difficile», selon le président de l’Ordre des experts-comptables 
 
Le président de l'Ordre des experts-comptables, Charles-René Tandé, explique dans Les Echos les difficultés auxquelles les entreprises font face, soulignant que beaucoup d'entreprises attendent de savoir si elles pourront obtenir de leur banque un financement garanti par l'Etat. Au sujet des délais de paiement, M. Tandé note : «c'est notre principal sujet d'inquiétude. Certaines entreprises ont coupé des prélèvements de façon non négociée. Il faut absolument éviter cela, car après, il peut y avoir un effet domino sur l'ensemble des fournisseurs. Voilà pourquoi il est important que les entreprises aient recours au prêt garanti par l'Etat». Il souligne également qu’il est nécessaire d’aider aussi les entreprises «déjà fragiles avant la crise», pour éviter «des vagues de faillites», et signale que «les dirigeants et mandataires sociaux ne sont pas couverts par l'activité partielle». 
 
Les Echos du 14 avril 
 

DEFENSE

Vol inaugural de l’A400M de l’armée luxembourgeoise 
 
L’avion de transport militaire A400M d’Airbus, commandé par l’Armée luxembourgeoise, a effectué son vol inaugural lundi 13 avril, franchissant une étape importante en vue de sa prochaine livraison, qui devrait avoir lieu au deuxième trimestre 2020. L’appareil sera exploité par les forces armées belges et luxembourgeoises au sein d’une unité binationale depuis la Belgique. 
 
Aerobuzz du 14 avril 
 
 
Plus de 180 missions d'évacuation de patients atteints du Covid-19 ont été menées par la Sécurité Civile, grâce aux Airbus Helicopters H145 
 
Plus de 180 missions d’évacuation de patients atteints du Covid-19 ont été menées par la Sécurité Civile, quasi-exclusivement par leurs Airbus Helicopters H145, selon Air & Cosmos. La Sécurité Civile revendique 60% des missions aériennes, le solde étant assuré par les armées (dont 48 missions par l’armée de Terre) et les SAMU privés. 
 
Air & Cosmos du 14 avril 
 
 
Lutte contre le Covid-19 : l’AID a lancé un appel à projets 
 
L'Agence de l'Innovation de Défense du ministère des Armées (AID) a lancé, le 19 mars, un appel à projets pour des solutions innovantes à mettre en oeuvre dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui a recueilli plus de mille propositions. Cet appel est assorti d'une promesse de financement des innovations retenues en vue de leur industrialisation. L'Agence a mobilisé une enveloppe de 10 millions d'euros. Le premier corps d'ingénieurs au service de l'Etat se trouve en effet à la Direction Générale de l'Armement (DGA), qui compte 9 700 civils et militaires, dont plus de 50% sont des ingénieurs. La DGA pilote un budget annuel de 890 millions d'euros au profit de l'innovation, rappellent Les Echos. «Notre souhait est de financer des innovations qui présentent une maturité technologique suffisante pour jouer un rôle à court terme contre la pandémie et donc que les solutions présentées soient reproductibles dans les mois qui viennent et puissent s'appliquer à l'ensemble du territoire national», explique Emmanuel Chiva, directeur de l'AID. L'Agence a déjà sélectionné deux PME, NG Biotech et BforCure. 
 
Les Echos du 14 avril 
 
 
La Corée du Nord effectue des tirs de missiles de croisière, selon Séoul 
 
«Plusieurs projectiles» qui seraient «des missiles de croisière à courte portée» ont été tirés depuis la ville nord-coréenne de Munchon vers la mer du Japon, selon l'armée sud-coréenne. La Corée du Nord, pays doté de la bombe atomique, a procédé ces dernières années à de nombreux tirs de missiles balistiques, explique Le Figaro. Les missiles de croisière demeurent à basse altitude, parfois à quelques mètres seulement de la surface, ce qui les rend plus difficiles à détecter. 
 
Le Figaro du 14 avril 
 
 
Boeing reprend la production dans le secteur défense à Seattle 
 
L’assemblage des avions militaires P-8 Poseidon et KC-46 doit reprendre ce lundi sur le site de Boeing à Seattle. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire» pour aider Boeing, a par ailleurs déclaré le Président américain, Donald Trump, lors d’un point presse sur la crise sanitaire. Boeing devrait demander au moins 60 milliards de dollars sous la forme de prêts garantis, pour lui et ses 17 000 sous-traitants américains. 
 
Air Journal du 14 avril 
 
 

INTERNATIONAL

 
La BEI crée «un fonds de garantie pour mobiliser 200 milliards d'euros contre le coronavirus» 
 
Ambroise Fayolle, vice-président français à la BEI (Banque Européenne d’Investissement), accorde un entretien aux Echos. Il rappelle que le fonds de garantie de la BEI, validé au dernier Eurogroupe par les ministres européens des Finances, va permettre de mobiliser 200 milliards d'euros de garanties pour les prêts des entreprises touchées par la crise liée au coronavirus, en particulier les PME. «Il s'agit d'un fonds de garantie de 25 milliards d'euros, doté par les Etats membres de l'Union européenne qui sont nos actionnaires, et qui va permettre de mobiliser contre la crise liée au coronavirus jusqu'à 200 milliards d'euros avec une attention toute particulière portée aux PME. Grâce à l'effet de levier, il va mobiliser des ressources très importantes pour garantir des opérations faites par les banques publiques ou privées ou par les fonds, relais de financement important des PME. Il pourrait aussi nous permettre de financer directement certaines PME innovantes». M. Fayolle souligne : «le dispositif européen a un avantage, c'est qu'il permet une mutualisation de notre offre et fait bénéficier toutes les entreprises en Europe des mêmes conditions financières favorables, quelle que soit leur nationalité». Le dirigeant rappelle que «notre objectif de long terme est bien de nous transformer en banque du climat. Nos priorités pour les mois qui viennent, c'est de continuer à prêter et de favoriser l'investissement et l'innovation car ce sont eux qui ont le plus souffert en Europe après la crise financière de 2008 et cela nous a fait prendre du retard. Nous devons absolument éviter que cela ne se reproduise.» 
 
Les Echos du 14 avril 
 

AVIATION COMMERCIALE

Air France : Benjamin Smith prévoit une reprise progressive du trafic aérien, l’État est prêt à «recapitaliser» 

Le directeur général d’Air France, Benjamin Smith, a estimé ce vendredi qu'il faudra deux ans pour retrouver le niveau de trafic de 2019, affirmant qu’Air France-KLM perd 25 millions d'euros par jour en raison de l'absence de recettes liée à l'arrêt quasi complet de son activité. «L'Etat est prêt à recapitaliser Air France-KLM pour l'aider à sortir de la crise du coronavirus», a pour sa part indiqué vendredi le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. «Nous avons à Air France-KLM un excellent PDG en la personne de Ben Smith, qui a une vision extrêmement précise du marché, du positionnement concurrentiel d'Air France-KLM, des sorties possibles de cette crise, et je crois qu'il doit être donné à la direction en place toutes les armes pour mener la stratégie de reconquête», souligne M. Djebbari. «Je pense que, paradoxalement, Air France-KLM peut tirer profit de cette crise parce que le monde va être extrêmement transformé, mais il y a aussi des opportunités, que l'Etat doit s'attacher à soutenir», a-t-il fait observer. 

 
Ensemble de la presse du 14 avril 
 
 

ESPACE 

Virgin Orbit termine un test majeur final avant le premier vol LauncherOne 
 
Le 12 avril, Virgin Orbit a effectué un vol d’essai de transport en captivité de son système LauncherOne. Un Boeing 747 modifié, avec une fusée LauncherOne attachée à son aile gauche, a décollé du port aérien et spatial de Mojave (Californie), puis a survolé l’océan Pacifique au sud de Santa Barbara pour simuler un lancement avant de retourner à Mojave, avec la fusée toujours attachée, environ deux heures plus tard. Il s’agit de la dernière étape importante avant que la société n’effectue sa première tentative de lancement orbital. Virgin Orbit a annoncé, le 10 avril 2020, avoir été sélectionnée pour effectuer trois missions de lancement pour le compte de la nouvelle US Space Force (USSF) dans le cadre du programme d’essais STP-S28 de mise en orbite terrestre basse pour trois douzaines de satellites de communication et de surveillance. 
 
Aerobuzz du 14 avril 
 
 
La Russie estime que SpaceX casse les prix des lancements spatiaux 
 
Le dirigeant de l'Agence Spatiale Russe, Dmitri Rogozine, a accusé samedi la société américaine SpaceX de casser les prix des lancements spatiaux commerciaux, contraignant la Russie à revoir ses tarifs à la baisse. «Au lieu d'une compétition honnête sur le marché des lancements spatiaux, ils font du lobbying pour des sanctions à notre encontre, et font du dumping sur les prix en toute impunité», a twitté Dmitri Rogozine. Elon Musk, fondateur de SpaceX, a répondu à ces critiques, expliquant que «les lanceurs de SpaceX sont réutilisables à 80%, alors que pour les leurs c'est 0. Là est le vrai problème», a-t-il déclaré. 
 
La Tribune du 14 avril